DICEMBRE '07
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"e dopo maiale, Majakowsky, malfatto,
continuarono gli altri fino a leggermi matto."
Naif: il viaggio valeva bene questo significato; di queste ultime cinque settimane passate a Parigi nel tentativo di imparare la lingua francese la cosa che più mi ha stupito è questa parola che già conoscevo, che credevo di conoscere.
Mi è stata indirizzata così, di passata da un signore; come fosse un breve riepilogo delle mie attività in questo mondo, in questa vita.
Quest'uomo che parlava francese, che mi conosceva e che ci voleva amorosamente far desistere dal partire per il Tchad, ha chiaramente svelato il mio essere naif.
Tutta la mia scultura mi è passata davanti agli occhi sotto la luce di questa luminosa parola, tutte le mie riflessioni filosofiche, i miei pensieri d'amore, le speranze , le disperazioni, gli affetti e le passioni; forse il motivo intimo perfino di questo ritorno in Africa. Ma in questa parola è nascosto anche il motivo per cui non ho pensato a tante cose, come alla posizione, al futuro, ad un lavoro economicamente sensato, ad essere in qualche modo a posto con il “mondo”, saper parlare con complicità a quelli che credono di gestirlo, di ciò che - si riesca o no - sarebbe possibile fare per star bene noi, anche a scapito degli altri.
Ma io da questo versante sono così lontano che forse qualcuno avrà pensato che il mio comportamento fosse una sorta di furba stupidità, un'astrazione intenzionata, diretta a qualcosa. Ma no! nessun calcolo. Questa – oggi ho capito - è solo la mia cifra profonda, il mio carattere, il mio essere naif.
Non avevo pensato che quel termine mi si potesse applicare. Ho cercato di avere una visione complessa delle cose, di rifuggire dalle banali meschinità, di usare una potente e talvolta distruttiva autocritica, di proporre un'alternativa estetica che pur apparendo retrograda, potesse essere invece un avanzamento, un'ultima frontiera di ritorno all'ordine.
Ma la mia presunta complessità, la mia proposta - ora capisco - era solo un tentativo ordito per celare il mio essere naif.
Naif in italiano (ma l'italiano non rende il tuttotondo semantico della parola) significa “nativo”, "primitivo"; è usato soprattutto nel gergo dell'arte (che non credo mi s'accalchi) ma vien detto anche di selvaggio ingenuo e sprovveduto, dell'indigeno che in cambio di perline e specchietti dà oro e coralli.
Una versione ribaltata del donar le perle ai porci.
Chi è naif non può essere un attore competente dentro ad un sistema che non sia il suo originario o ideale , verrà sistematicamente escluso dalle decisioni. In definitiva non gli è dato di essere "furbo", naif è il contrario di ciò che per noi è Ulisse, re astuto e navigatore, abile (“prudente”) nell'assedio, adattabile, ingannatore, ricercatore d'esperiienza, vero segno dell'occidente, giustamente commemorato come eroe e insieme messo all'inferno da Dante.
Naif non è e non può essere una virtù per il nostro popolo, è qualcosa che, a queste latitudini vale solo per dilettanti, bambini e sottomessi, gli esclusi dai palazzi e dalle decisioni.
Ma naif non esclude le passioni violente, non significa “buono”; tornano alla mente tante rivolte disorganizzate e crudeli, umanissime.
Il naif forse è un luogo naturale, che aristotelicamente indica una tendenza della natura dell'anima verso ciò che le somiglia: il sasso anela di giungere al centro della terra, il fuoco di salire verso i cieli e il naif fedelmente tende alla sua originaria ingenuità come fosse la salvezza, ma questo tendere non è una virtù, ne tantomeno una questione di coerenza; questa incapacità di tradirsi è in realtà una costrizione! L'impossibilità di deviare da un'ideale che si fa natura e intima essenza, fino ad essere la certezza stessa di se stessi e di ogni rapporto.
E poichè ha una natura così poco incline all'elasticità; il naif come un animale non può che essere se stesso sotto qualsiasi clima, gabbia o cielo.
Così ora che ho questa chiave, spero che sia.
Vediamo.
L'ingresso della nostra abitazione al residence Montmartre, a fianco al teatro.
NAÏF, NAÏVE, adj. et subst.
I. − Adjectif
A. − Vx ou littér. Originel, natif. La médiocrité naturelle et naïve est une face de la vie humaine comme une autre; elle a le droit qu'on s'occupe d'elle (Renan, Avenir sc., 1890, p.183):
1. De quel chaos l'homme est sorti, tu l'apprendras si tu ne le sais pas encore. Il en est mal sorti; de tout son poids naïf il y retombe dès que l'esprit ne le soulève plus au-dessus.
Gide, Retour enfant prod., 1907, p.482.
− En partic.
‣Vieilli. [En parlant d'une durée] Proche de l'origine du monde où la vie est d'une simplicité naturelle, sans apprêt. Dieu dans cette eau met le ciel bleu. Beaux jours! cantique des cantiques! Oh! les charmants siècles naïfs (Hugo, Chans. rues et bois, 1865, p.58). L'animal que nous poursuivons est une survivance de ces époques naïves [le lias et le crétacé] (Claudel, Soulier, 1929, 4e journée, 5, p.882).
‣Pointe naïve. ,,Diamant qui, naturellement et sans taille, offre une forme pyramidale`` (Chesn. 1858; dict. xixe et xxe s.).
B. − 1. D'une simplicité naturelle, sans apprêt.
a) [En parlant d'une pers.] Doux marchands, ouvriers équitables toujours, Laboureurs, si naïfs étant nés loin des cours (Sully Prudh., Justice, 1878, p.158). Ces chansons que trouvent, au soir de leur vie, les pécheurs naïfs et alcooliques, le nez sur leur absinthe mais leur âme dans les prairies de leur enfance (Brasillach, Corneille, 1938, p.334):
2. ... soyez naïf dans vos sensations. Qu'avez-vous besoin de les étudier? N'est-ce point assez d'en être ému?
Fromentin, Dominique, 1863, p.105.
b) [En parlant d'une chose]
− [En parlant d'une chose concr.] Un délicieux petit lac (...) une île bien jetée dans des eaux calmes, coquette et simple, naïve et cependant parée (Balzac, Employés, 1837, p.42). Quelques raies de vignes, des haies de rosiers naïfs mais robustes rendaient la promenade aimable (Giono, Bonh. fou, 1957, p.336):
3. Ici, nous sommes logés dans une grande auberge (...) vaste maison de poupée, blanche avec des volets verts (...). Le village est du dix-huitième siècle. Les petites maisons naïves sont groupées autour d'une sorte de pré communal qu'entoure une barrière blanche.
Green, Journal, 1941, p.119.
− [En parlant d'une chose abstr., d'un attribut d'une pers., d'une manifestation de l'esprit hum.] Amour, plaisir naïf; beauté, chanson, gaieté, grâce, joie, simplicité, tendresse naïve; manières naïves. Un andantino à quatre parties pour l'orgue. Je crois y trouver un certain caractère de mysticité agreste et naïve (Berlioz, Grotesques, 1869, p.170). Entre eux (...), c'est le ciel! C'est l'estime naïve et pure! C'est le tout simple amour, avec ses ingénues tendresses (Villiers de L'I.-A., Contes cruels, 1883, p.339):
4. ... la voix de M. Ouine ne semblait nullement faite pour exprimer un sentiment aussi simple, aussi naïf que celui de la surprise, d'une surprise pour ainsi dire à l'état pur, prise à sa source, sans aucun mélange de curiosité ou d'ironie.
Bernanos, M. Ouine, 1943, p.233.
2. En partic.
a) [En parlant d'une description, d'une oeuvre d'art, d'un moyen d'expression] Qui décrit, qui représente la réalité telle qu'elle est ou en la simplifiant, sans rechercher d'effet. Gravure, peinture naïve. Faire une description, une relation, une peinture naïve de quelque chose (Ac.). Un pinceau naïf qui se ferait scrupule de prêter à l'illusion quelque artifice imposteur (Nodier, Fée Miettes, 1831, p.146). La naïve représentation du Paradis terrestre dans les Bibles illustrées que nous avons feuilletées dans notre enfance (Green, Journal, 1943, p.16):
5. Il y a dans notre maison une pauvre image qui nous fut précieuse, une sorte de Calvaire des humbles emprunté à je ne sais quelle église de campagne, naïf crayonnage en couleurs qu'on croirait l'oeuvre de quelque admirable enfant.
Bloy, Journal, 1900, p.11.
− Art naïf. Art populaire et spontané pratiqué à partir de la fin du xixe siècle par des peintres autodidactes. P. méton. Peintre, artiste naïf. Peintre, artiste qui pratique cet art. Chez les peintres naïfs de soleils couchants, où un éventail de rayons rouges à la fois dans le ciel et sur la mer (...) traduit l'obsession insolite d'une perspective matérialisée (Gracq, Beau tén., 1945, p.93):
6. Il suffit de feuilleter n'importe quel catalogue d'exposition d'art naïf pour s'apercevoir que le répertoire naïf est exactement celui du calendrier des postes. Non pas qu'il faille incriminer ici une faiblesse à imaginer. Au contraire: l'artiste naïf porte témoignage de ce qu'il connaît et, de ce fait, s'inscrit en faux contre l'imagerie académique (...). L'artiste naïf veut montrer le vrai visage des choses.
Encyclop. univ., t.11, 1971, p.545.
‣Emploi subst. masc. Artiste, peintre qui pratique cet art. Nous avons découvert cet art [des fous] en même temps que celui des naïfs. Aucun grand peintre n'a comparé ceux-ci aux maîtres (...). Si leur «école» n'a pas de maîtres, elle a un style (Malraux, Voix sil., 1951, p.530).
− Vieilli, emploi subst. masc. sing. à valeur de neutre. Ce qui est d'une simplicité naturelle, sans apprêt (dans une description, dans une oeuvre d'art, dans un moyen d'expression). Le naïf, en littérature, n'est pas le bas et le trivial (Ac. 1835, 1878). Un rapin français s'en allant en Italie à la recherche du naïf dans l'art (Gautier, Italia, 1852, p.10). Il fut un temps où dans la poésie, dans la peinture, le naïf était l'objet d'une grande recherche, une espèce nouvelle de préciosité (Baudel., Art romant., A. Barbier, 1861, p.532).
b) Qui est préalable à tout système formalisé. La théorie naïve des ensembles (Queneau, Bâtons, chiffres et lettres, 1965, p.322 ds Rob. Suppl. 1970). Une schématisation prend appui sur des données plus ou moins réelles ou plus ou moins fictives, «réel» et «fictif» étant entendu [sic] au sens le plus naïf (J.-Bl. Grize, De la logique à l'argumentation, Genève, Paris, Droz, 1982, p.197).
II. − Adj. et subst. (Personne) qui fait preuve (de trop) d'ingénuité, de confiance, de crédulité. Synon. ingénu, niais (péj.); anton. malin, retors (péj.). Une personne franche et naïve (Ac.). C'est un homme naïf dont vous tirerez tout ce que vous voudrez (Ac. 1935). La vente sérieuse, la dégringolade fatale de trois cents francs à quinze francs, les bénéfices énormes sur tout un petit monde de naïfs, ruinés du coup (Zola, Argent, 1891, p.110). Il ne manquait pas de naïfs pour mettre en action la morale que les autres écrivaient (Rolland, J.-Chr., Foire, 1908, p.752):
7. Comédienne naïve, elle espérait, par exemple, donner le change lorsqu'elle servait le thé tiède, en feignant de se brûler la langue.
Cocteau, Gd écart, 1923, p.19.
SYNT. Enfant, garçon, jeune homme naïf; jeune fille naïve; tromper un naïf, une naïve; paraître naïf/naïve, passer pour naïf/naïve; jouer les naïfs; faire le naïf, la naïve; (ne pas) être naïf/naïve au point de + inf.; (ne pas) être assez naïf/naïve pour + inf.
− [P. méton.] Emploi adj. [En parlant d'un attribut d'une pers., d'une manifestation de l'esprit hum.] Qui est propre à une telle personne, qui dénote une ingénuité, une confiance, une crédulité qui peut être excessive. Leur noyau initial [des religions] (...) est constitué par les premières et naïves explications que l'homme a pu trouver aux phénomènes naturels (Martin du G., J. Barois, 1913, p.443). La recherche du bonheur dans la satisfaction du désir moral était aussi naïve que l'entreprise d'atteindre l'horizon en marchant devant soi (Proust, Fugit., 1922, p.450):
8. La négligence orgueilleuse de Lamartine prend sa source dans la naïve conviction où il est qu'un vers est beau uniquement parce qu'il est de lui.
Vigny, Journal poète, 1838, p.1096.
SYNT. Air, étonnement, rire, sentiment naïf; admiration, candeur, confiance, croyance, foi, ignorance, piété, question, réponse naïve; yeux naïfs.
Prononc. et Orth.: [naif], fém. [nai:v]. Ac. 1694, 1718: naif, naive; dep. 1740: naïf, naïve. Étymol. et Hist. A. 1re moitié xiie s. subst. «indigène, autochtone» (Ps. Cambridge, XXXVI, 35 ds T.-L.); 1155 adj. «natif de» gent naïve de (Wace, Brut, éd. I. Arnold, 9966). B. 1. a) Ca 1150 «naturel» mont naïf «mont naturel [tel qu'il a été disposé par la nature]» par conséquent «ferme, solide» (Thèbes, éd. G.Raynaud de Lage, 268); ca 1160 roche näive (Eneas, 420 ds T.-L.); b) ca 1200 «qui n'a pas subi d'altération» sebelins näis et kenus (Jean Renart, Escoufle, 5785, ibid.); 2. ca 1165 «de nature, de naissance; véritable, réel» spéc. dans le syntagme fol naïs (Guillaume d'Angleterre, éd. M. Wilmotte, 2577); 3. 1549 «qui imite le naturel» (Tyard, Erreurs am., III, 9 ds Hug.: Je te peindray d'un pinceau plus naïf); 1565 Beaux-Arts au naïf «exactement, de manière ressemblante» (Ronsard, Nouvelles poésies, II, Elégie, 50, éd. P. Laumonier, t.12, p.232); 1690 (Fur.: Ce peintre a fait une peinture naïve du visage de cet homme); 1845 personnages naïfs, ouvrages naïfs (Besch.); id. subst. le naïf «le genre naïf» (ibid.); 4. 1559 «dénué d'artifice, sans apprêt, naturel» grace naïve (Amyot, Hommes illustres, Alcibiade, II, éd. Gérard-Walter, t.1, p.419); 1607 «qui dit sa pensée sans détour» (Hulsius d'apr. FEW t.7, p.44b). C. 1. 1252 dame naïue «femme sotte» (Chansons et dits artésiens, éd. R. Berger, XV, 66); 2. 1642 «(d'une chose) sans finesse, démontrant une âme un peu sotte» témoignage naïf (A. Garaby de La Luzerne, Le noble campagnard, 112 ds Satires fr. du XVIIe s., éd. F. Fleuret et L. Perceau, t.1, p.257); 1690 responses naïves; conte naïf (Fur.). Du lat. nativus «qui naît, qui a une naissance, un commencement; reçu en naissant, inné; donné par la nature, naturel», v. natif. Fréq. abs. littér.: 2967. Fréq. rel. littér.: xixe s.: a) 3772, b) 4167; xxe s.: a) 4679, b) 4352. Bbg. Gir. 1834, p.64. _ Schmits (G.). La Peint. naïve à la rech. d'un nom. Trav. Ling. Litt. Strasbourg. 1977, t.15, pp.217-250.
Étymol. et Hist. A. 1re moitié xiie s. subst. «indigène, autochtone» (Ps. Cambridge, XXXVI, 35 ds T.-L.); 1155 adj. «natif de» gent naïve de (Wace, Brut, éd. I. Arnold, 9966). B. 1. a) Ca 1150 «naturel» mont naïf «mont naturel [tel qu'il a été disposé par la nature]» par conséquent «ferme, solide» (Thèbes, éd. G.Raynaud de Lage, 268); ca 1160 roche näive (Eneas, 420 ds T.-L.); b) ca 1200 «qui n'a pas subi d'altération» sebelins näis et kenus (Jean Renart, Escoufle, 5785, ibid.); 2. ca 1165 «de nature, de naissance; véritable, réel» spéc. dans le syntagme fol naïs (Guillaume d'Angleterre, éd. M. Wilmotte, 2577); 3. 1549 «qui imite le naturel» (Tyard, Erreurs am., III, 9 ds Hug.: Je te peindray d'un pinceau plus naïf); 1565 Beaux-Arts au naïf «exactement, de manière ressemblante» (Ronsard, Nouvelles poésies, II, Elégie, 50, éd. P. Laumonier, t.12, p.232); 1690 (Fur.: Ce peintre a fait une peinture naïve du visage de cet homme); 1845 personnages naïfs, ouvrages naïfs (Besch.); id. subst. le naïf «le genre naïf» (ibid.); 4. 1559 «dénué d'artifice, sans apprêt, naturel» grace naïve (Amyot, Hommes illustres, Alcibiade, II, éd. Gérard-Walter, t.1, p.419); 1607 «qui dit sa pensée sans détour» (Hulsius d'apr. FEW t.7, p.44b). C. 1. 1252 dame naïue «femme sotte» (Chansons et dits artésiens, éd. R. Berger, XV, 66); 2. 1642 «(d'une chose) sans finesse, démontrant une âme un peu sotte» témoignage naïf (A. Garaby de La Luzerne, Le noble campagnard, 112 ds Satires fr. du XVIIe s., éd. F. Fleuret et L. Perceau, t.1, p.257); 1690 responses naïves; conte naïf (Fur.). Du lat. nativus «qui naît, qui a une naissance, un commencement; reçu en naissant, inné; donné par la nature, naturel», v. natif.
NAÏF, IVE
(na-ïf, i-v'. Au pluriel, qu'il écrivait naïfz, le XVIe siècle prononçait na-ï, sans f, J. PELLETIER, dans LIVET, la Gramm. franç. p. 148) adj.
1°Natif (vieilli en ce sens). Une couleur de roses... avait... Rehaussé de son teint la naïve blancheur, LA FONT. Climène, Comédie. En termes de lapidaire, pointe naïve, diamant qui, naturellement et sans taille, offre une forme pyramidale. 2°Fig. Qui retrace simplement la vérité, la nature, sans artifice et sans effort. Faire une description, une peinture, une relation naïve. L'attitude, la pose de cette statue est naïve. Jacques Amyot, plus connu par sa naïve traduction de Plutarque que par cette ambassade, VOLT. Moeurs, 172. 3°Fig. Qui est gracieusement inspiré par le sentiment. Une beauté naïve. Les grâces naïves de l'enfance.... À cet air si naïf croirait-on qu'elle y touche ? REGNARD, le Distr. I, 4. La nature naïve anime ses discours, VOLT. Zaïre, IV, 3. J'estime ta valeur Et de ton coeur ouvert la naïve candeur, VOLT. Scythes, II, 2. Tout ce qui est vrai n'est pas naïf : mais tout ce qui est naïf est vrai, d'une vérité piquante, originale et rare, DIDER. Pensées sur la peint. Oeuv. t. XV, p. 232, dans POUGENS. Soit que j'eusse perdu la naïve confiance du premier âge, MARMONTEL, Mém. VII. Dans un long entretien, à sa pitié naïve J'offris tout le tableau des maux que j'ai soufferts, DUCIS, Othello, I, 5. Ciel ! de faibles sanglots ! un cri naïf et tendre ! M. J. CHÉN. Oedipe roi, V, 3. 4°En parlant des personnes, qui obéit gracieusement à ses sentiments. Une personne franche et naïve Elle [Mme de Bouillon sortant de l'interrogatoire pour l'affaire des poisons] fut reçue de tous ses amis, parents et amies avec adoration ; tant elle était jolie, naïve, naturelle, hardie, et d'un bon air et d'un esprit tranquille, SÉV. 31 janv. 1680. 5°Qui dit sa pensée sans détour, ingénument. Vous dites donc que Diderot est un bon homme ; je le crois, car il est naïf, VOLT. Lett. d'Argental, 12 mars 1758. En mauvaise part. Qui dit par un excès de simplicité ce qu'il aurait intérêt à cacher. C'est un homme naïf dont on tire tout ce qu'on veut. Vous êtes bien naïf. Il lui dit qu'il était un peu naïf, HAMILT. Gramm. IV. En ce sens, il se dit des choses. Une réponse naïve. Un amour-propre naïf. Une vanité naïve. 6°Il se prend encore en mauvaise part et s'applique à ceux qui ne sont pas pénétrants, qui ne comprennent pas ce que tout le monde comprend. Ah ! vous comptiez qu'arrivé au pouvoir, il tiendrait ses promesses ; vous êtes naïf. 7°S. m. Ce qui est naïf. L'école flamande offre des modèles du naïf en peinture. La cour désabusée Dédaigna de ces vers [burlesques] l'extravagance aisée, distingua le naïf du plat et du bouffon, BOILEAU, Art poét. I. Brancas parlait bien et de source, avec un air naturel, souvent un naïf inimitable, SAINT-SIMON, 447, 277. NAÏF, NATUREL. Le naturel est opposé au recherché et au forcé ; le naïf est opposé au réfléchi, et appartient au sentiment. En littérature, le naïf est le naturel dans les petites choses. XIIe s. Il a un fiz nez de nos gens, Qui devers sa mere est naïs De nos [nous], del regne et du païs, Chron. de Normand. t. I, p. 365, V. 8186. [Les seigneurs] Qui de nostre franchise [immunité] sont prudhome naïf [nés instruits], Sax. XXIV. XIIIe s. La pierre est de roche naïve, De quoi l'en fist le fondement, la Rose, 3852. ... Jà fame, jor qu'ele vive, N'aura fors sa biauté naïve, ib. 8942. Moult est chetis et fox [fou] naïs, Qui croit que ci est son païs, ib. 5649. XIVe s. ....Alloit à piet, par la forest naïe, Baud. de Seb. VIII, 68. XVIe s. De tel façon, que ce qui tant me nuit, Corromp du tout le nayf de ma muse, MAROT, III, 274. L'un grave en bronze, et dans le marbre à force Veut le naïf de nature imiter, RONS. Odes, III, 18. Cela faict [des coups de bâtons reçus], voylà Chicquanous riche pour quatre moys ; comme si coups de baston feussent ses naïfves moissons, RAB. Pant. IV, 12. L'histoire du siege de Jerusalem qui represente au naïf celuy de nostre ville [Paris], Sat. Mén. p. 156. Il avoit la langue un peu grasse, ce qui ne luy seoit pas mal, ains donnoit une certaine grace naïfve et attrayante à son parler, AMYOT, Alc. 2. Puis, tout ravy de leur grace naïve, Dormir au frais d'une source d'eau vive, Dont le doux bruit semble parler d'amour, DESPORTES, Bergeries. Ils font une mine de duc et d'empereur ; mais tantost après les voyez devenus valets et crocheteurs miserables, qui est leur naïfve et originelle condition, MONT. I, 327. Mes deffauts s'y liront au vif, mes imperfections et ma forme naïfve, autant que la reverence publique me l'a permis, MONT. Essais, l'auteur au lecteur. Provenç. natiu ; espagn. et ital. nativo ; du lat. nativus, qui vient de natus, né. NAÏF. Ajoutez : 8°Au naïf, naïvement. Vous les représentez [mes vertus] au naïf, RAC. Lexique, éd. P. Mesnard.
Nicot, Thresor de la langue française (1606)
naïf (Page 425)
Naïf, m. disyllab. Natiuus Genuinus, Germanus.
Dictionnaire de L'Académie française, 4th Edition (1762)
NAÏF, IVE. adj. (Page 194)
NAÏF, IVE. adj. Naturel, sans fard, sans artifice. Une beauté naïve. Les grâces naïves. En ce sens, il n'a guère d'usage qu'en Poësie.
Il signifie aussi, Qui représente bien la vérité, qui imite bien la nature. Faire une description, une relation, une peinture naïve de quelque chose. Expression naïve. Ce Peintre fait des airs de tête bien naïfs. Il y a quelque chose de naïf dans tout ce qu'il fait.
Il signifie aussi, Qui n'est pas concerté, qui n'est pas étudié. Il a quelque chose de naïf dans l'humeur, dans l'esprit, dans l'air. Il a des manières naïves & agréables.
Quand il se dit d'une personne, il signifie, Qui dit sa pensée ingénument & sans détour. C'est l'homme du monde le plus naïf.
Il se prend quelquefois en mauvaise part, & signifie, Qui est trop ingénu dans sa simplicité.
Jean-François Féraud: Dictionaire critique de la langue française (Marseille, Mossy 1787-1788)
NAïF (Page B710a)
NAïF, NAïVE, adj. [Il faut employer l'ï trema, pour ne pas prononcer nèf, nève, mais na-if, na-ïve: 2e lon. au 2d; 3e e muet.] 1°. Naturel, sans fard, sans artifice. "Beauté naïve, grâces naïves. — En ce sens, il ne se dit qu'en poésie. = 2°. Qui représente bien la vérité; qui imite bien la natûre. "Description, relation, peintûre naïve. = 3°. Qui n'est pas afecté, étudié. "Air, esprit naïf; humeur, manières naïves. = 4°. En parlant des persones, ingénu, naturel; c'est l'homme du monde le plus naïf. Il signifie quelquefois, simple et trop ingénu; et alors ce n'est plus un éloge. = Cet adjectif peut suivre ou précèder le substantif. "Trait naïf, réponse naïve.
De mille traits badins le naïf assemblage. Anon.
Par sa naïve ardeur elle auroit su me plaire.
Voy. NATUREL.
Dictionnaire de L'Académie française, 5th Edition (1798)
NAÏF, IVE (Page 146)
NAÏF, IVE. adject. Naturel, sans fard, sans artifice. Une beauté naïve. Les grâces naïves. En ce sens, il n'est guère d'usage qu'en Poésie et en style poétique.
Il signifie aussi, Qui représente bien la vérité, qui imite bien la nature. Faire une description, une relation, une peinture naïve de quelque chose. Expression naïve. Il y a dans ce tableau des airs de tête bien naïfs. Il y a quelque chose de naïf dans tout ce qu'il fait.
Il signifie aussi, Qui n'est pas concerté, qui n'est pas étudié. Il a quelque chose de naïf dans l'humeur, dans l'esprit, dans l'air. Il a des manières naïves et agréables.
Quand il se dit d'une personne, il signifie, Qui dit sa pensée ingénument et sans détour. C'est l'homme du monde le plus naïf.
Il se dit quelquefois en parlant des défauts, et signifie, Qui est trop ingénu dans sa simplicité. Un amour-propre naïf. Une vanité naïve.
Dictionnaire de L'Académie française, 6th Edition (1832-5)
NAÏF, ÏVE. adj. (Page 2:250)
NAÏF, ÏVE. adj. Naturel, ingénu, sans fard, sans apprêt, sans artifice. Une beauté naïve. Les grâces naïves de l'enfance. Une réponse simple et naïve. Des manières naïves et agréables. Un ton naïf et doux. Il a quelque chose de naïf dans l'humeur, dans l'esprit. Une pensée naïve.
Il signifie aussi, Qui retrace simplement la vérité, qui imite la nature sans laisser paraître d'artifice, ni d'effort. Faire une description, une relation, une peinture naïve de quelque chose. Expression naïve. Il y a dans ce tableau des airs de tête bien naïfs. Il y a quelque chose de naïf dans tout ce que ce peintre compose. L'attitude, la pose de cette statue est naïve.
NAÏF se dit aussi Des personnes, et signifie, Qui dit sa pensée sans détour, ingénument. C'est l'homme du monde le plus naïf. Une personne franche et naïve.
Il se prend quelquefois en mauvaise part, et signifie, Qui dit, par un excès de simplicité, ce qu'il aurait intérêt à cacher. C'est un homme naïf dont vous tirerez tout ce que vous voudrez.
Il se dit aussi Des choses, dans un sens analogue. Un amour-propre naïf. Une vanité naïve. Il lui est échappé une réponse bien naïve. Cela est naïf.
NAÏF s'emploie substantivement pour signifier, Le genre naïf dans les arts et en littérature. Le naïf, en peinture, distingue les ouvrages de l'école flamande. Le naïf, en littérature, n'est pas le bas et le trivial.
Dictionnaire de L'Académie française, 8th Edition (1932-5)
NAÏF, IVE. (Page 2:220)
NAÏF, IVE. adj. Qui est naturel, ingénu, sans fard, sans apprêt, sans artifice. Une beauté naïve. Les grâces naïves de l'enfance. Une réponse simple et naïve. Un langage naïf. Des manières naïves et agréables. Un ton naïf et doux. Il a quelque chose de naïf dans l'humeur, dans l'esprit. Une pensée naïve.
Il signifie aussi Qui retrace simplement la vérité, qui imite la nature sans artifice. Faire une description, une relation, une peinture naïve de quelque chose. Expression naïve.
NAÏF se dit aussi des Personnes et signifie Qui dit sa pensée sans détour, avec ingénuité. Une personne franche et naïve.
Il se dit aussi de Celui, de celle qui, par excès de simplicité, se laisse facilement tromper. C'est un homme naïf à qui vous ferez croire tout ce que vous voudrez. Substantivement, C'est un naïf. Par extension, Une vanité naïve. Il lui est échappé une réponse bien naïve.
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